Sarkozy et Obama prétendaient sauver la démocratie : Ils ont installé la violence au pouvoir en Côte d’Ivoire


« C’est désolant et regrettable. Alassane Dramane Ouattara disait récemment que la Côte d’Ivoire est devenue un Etat de droit. Ce qui vient de se passer démontre que nous sommes loin de cette réalité. Nous avons posé des préoccupations par rapport au problème de sécurité. Les événements qui viennent de se dérouler nous donnent raison ». Ces propos sont de Mme Bamba Masséni, député de Port-Bouët (une des dix communes d’Abidjan). Elle les a livrés, samedi dernier, suite aux violences perpétrées par des pro-Ouattara sur des militants du Fpi lors d’un meeting pacifique du parti de Laurent Gbagbo à Koumassi (commune d’Abidjan). Les propos de l’honorable parlementaire, traduisent le fossé abyssal existant entre les déclarations d’Alassane Dramane Ouattara et la réalité qui prévaut en Côte d’Ivoire, sur le terrain. Une réalité tenue par les hommes en armes de Ouattara qui, en toute impunité, commettent des exactions, pillent et violent. Pour les protéger, le procureur Simplice Kouadio Koffi qualifie les pro-Ouattara armés (ex-rebelles et dozos) de « sauveurs ». Ces « sauveurs » et leurs commanditaires (Ouattara et Soro) que la France et les Etats-Unis s’évertuent à soustraire de la Cour pénale internationale (Cpi) agissent contre les populations civiles. Hier à Bingerville, ils ont tiré sur des jeunes gens, faisant trois morts.

Ouattara et la démagogie
Alors que la violence à grande échelle a été introduite dans la vie politique ivoirienne avec l’arrivée sur la scène de son parti politique, le Rdr, Alassane Dramane Ouattara s’est toujours mis, sur conseils de ses communicants hexagonaux, dans une posture « enviée » de victime. Durant ses années passées dans l’opposition (sous Bédié, Guéï et Gbagbo), il a fait de la victimisation, son arme de combat. Bien que les actes de violence inouïe étaient posés par ses hommes, Ouattara réussissait, grâce à une certaine presse internationale financée par ses partenaires (exemple : TF1 et Le Monde tenus par Martin Bouygues) à retourner la faute contre les régimes au pouvoir. Ce jeu de violence-démagogie a fait croire, tout au long des dix dernières années, qu’après Henri Konan Bédié et feu Robert Guéi, Laurent Gbagbo était le « diable » et Alassane Dramane Ouattara, « l’ange ». Que Gbagbo était « le dictateur qui confisquait la démocratie dans son pays » et Ouattara, « le démocrate qui constitue la chance pour le pays ». C’est donc sur la base de ce mensonge grossier, ahurissant mais bien camouflé, que Nicolas Sarkozy a emballé Barack Obama pour une guerre postélectorale contre le régime Gbagbo. Bilan effroyable de cette guerre : 3000 morts dont de nombreux civils innocents. En bombardant la résidence de Laurent Gbagbo et en laissant les forces pro-Ouattara massacrer, piller et violer les populations, Sarkozy et Obama prétendaient « libérer » la Côte d’Ivoire d’une supposée dictature et bien de bonnes gens ont cautionné la combine de toute bonne foi.
Violence au pouvoir

Violence dans l’opposition…
Chasser le naturel, il revient au galop, dit l’adage. Le Rdr et la violence ont un pacte d’amour, vieux de plusieurs années. Sous Bédié et Guéï, Ouattara et ses partisans ont utilisé la violence pour tenter de s’imposer. Dès octobre 2000, alors que Gbagbo était à peine élu, Ally Coulibaly (actuel ambassadeur du régime Ouattara en France) demandait, au nom de Ouattara, aux militants du Rdr de prendre « le pouvoir qui est dans les rues ». Un appel à la violence qui sera suivi par les pro-Ouattara. Bilan : 300 morts à Abidjan. S’en suivra l’histoire du charnier de Yopougon, un montage malsain attribué au régime Gbagbo alors que le président élu n’avait pas encore prêté serment. La suite est connue.
En sa qualité de nouveau Président de la République, Laurent Gbagbo initie, dès octobre 2001, un forum national pour la réconciliation. Il envoie, en prélude à ce forum, des émissaires dans le nord du pays pour parler de paix avec les populations. Contre toute attente, à Séguéla, les pro-Ouattara agressent physiquement la délégation et son chef, le ministreAbou Drahamane Sangaré. Qu’à cela ne tienne. Convaincu que seule la paix peut sauver le pays, le Président Gbagbo engage des pourparlers avec Ouattara et le Rdr afin que les cadres pro-Ouattara entrent au gouvernement. Le gouvernement d’ouverture est effectivement formé le 5 août 2002. Alassane Dramane Ouattara et son parti y entrent sans doute pour distraire le peuple ivoirien. Mais le couteau était dissimulé dans leurs dos. Le 19 septembre 2002, la rébellion armée sur laquelle la paternité de Ouattara et le parrainage de la France sont clairement établis depuis la crise postélectorale attaque la Côte d’Ivoire et occupe la partie septentrionale du pays. De septembre 2002 à avril 2011, la zone occupée par la rébellion armée est interdite aux autres partis hormis le Rdr d’Alassane Dramane Ouattara. C’est une zone de non-droit qui le demeure encore. Parmi les dirigeants de cette rébellion, on a très vite identifié les hommes de Ouattara, militaires (Ibrahim Coulibaly dit IB) comme civils (Guillaume Soro Kigbafori, colistier d’Henriette Dagri Diabaté aux législatives à Port-Bouët, actuel Premier ministre et chef de la rébellion).
C’est clair. En Côte d’Ivoire, Ouattara et ses partisans ont toujours incarné la violence. Dans l’opposition, dans la nuit opaque, ils ont pu se faire passer pour les victimes. Mais ils sont au pouvoir depuis le 11 avril 2011 et à la faveur de cette lumière du jour, clarté divine, les voilà à découvert, violents et sans limites. La violence est au pouvoir en Côte d’Ivoire !
Par César Etou et Didier Dépry
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