Algérie: On va avoir une APN «certifiée» 11/11/2011
On nous dit que les autorités algériennes auraient accueilli favorablement la demande du Parlement européen de surveiller les élections législatives de 2012. Le président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb du Parlement européen, Pier Antonio Panzeri, est tout content de la chose, parce que les Européens sont très intéressés par ce qui se passe chez nous. Surtout par les «réformes» en cours et qui doivent hisser l'Algérie sur le podium de la démocratie. Les membres de la délégation des élus européens est claire sur ce sujet, elle fait même dans la menace. Selon eux : «L'Algérie a tout intérêt à accepter cette mission d'observateurs car le prochain scrutin sera très important en termes de crédibilité de la volonté des autorités algériennes d'entamer des réformes profondes». Il y en a qui ont tout de suite compris qu'il n'y a plus de démocratie sans «certification». C'est là où se trouve l'intérêt. Alors, tout en défendant bec et ongles le principe du respect de la volonté populaire, on ne peut s'empêcher de s'interroger sur cette notion de «crédibilité», dont les puissances occidentales se sont accaparées le label. Bien à propos, ce sont la Côte d'Ivoire et la Libye, plus proche de nous, qui se rappellent à notre souvenir. Deux pays où les «élus» installés au pouvoir ne doivent leur «crédibilité» qu'au bon vouloir de la «communauté internationale» et non aux voix des peuples. Les autorités algériennes auraient donc compris le message et vont laisser les «certificateurs» venir juger du bon déroulement de nos scrutins. A la bonne heure ! Les maîtres es démocratie vont être à notre chevet et, au bout, on pourra recueillir les satisfecit concernant nos progrès dans le sens qu'il faut. On pourra aussi avoir un état analytique sur nos efforts et sur nos lacunes. Et, si nous votons pour les «islamistes», nous aurons droit à une vigilante mansuétude, destinée aux peuples infantilisés qui sont encore soumis à leurs péristaltismes primitifs. On fera mieux plus tard, dira-t-on. Pour le moment on ne peut pas nous demander plus que voter. Il y aura tout de même un domaine important qui pèsera dans la «certification». Il s'agit de la libéralisation de l'espace économique. On le sait, puisque c'est une donnée qui est inlassablement réitérée lorsqu'on nous parle de démocratie. L'une n'irait pas sans l'autre. On a l'expression pratique de l'intimité des deux systèmes à l'occasion de l'intention affichée par le Premier ministre grec, George Papandréou, d'en appeler à la population pour l'application du «plan de relance européen». Le non des Grecs étant parfaitement prévisible, le référendum a été annulé. Cette fois-ci, la démocratie peut repasser, si elle doit porter préjudice aux règles établies par le pouvoir financier. Et, c'est l'Union européenne qui a sommé Papandréou de retirer sa décision, pourtant éminemment démocratique pour le sens commun. Pour le sens commun seulement, car la complexité de la démarche de ces «certificateurs» reste à être décryptée et il ne faut pas s'attendre que cela vienne d'eux. Pour le moment on attend pour voir, car fatigués de ces députés ignorés des Algériens, on aura peut-être mieux. Mais, restera le goût amer de cette ingérence qui nous interpelle sur notre capacité à nous faire respecter.
Ahmed Halfaoui
http://www.lesdebats.com/editions/101111/les%20debats.htm#H
On nous dit que les autorités algériennes auraient accueilli favorablement la demande du Parlement européen de surveiller les élections législatives de 2012. Le président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb du Parlement européen, Pier Antonio Panzeri, est tout content de la chose, parce que les Européens sont très intéressés par ce qui se passe chez nous. Surtout par les «réformes» en cours et qui doivent hisser l'Algérie sur le podium de la démocratie. Les membres de la délégation des élus européens est claire sur ce sujet, elle fait même dans la menace. Selon eux : «L'Algérie a tout intérêt à accepter cette mission d'observateurs car le prochain scrutin sera très important en termes de crédibilité de la volonté des autorités algériennes d'entamer des réformes profondes». Il y en a qui ont tout de suite compris qu'il n'y a plus de démocratie sans «certification». C'est là où se trouve l'intérêt. Alors, tout en défendant bec et ongles le principe du respect de la volonté populaire, on ne peut s'empêcher de s'interroger sur cette notion de «crédibilité», dont les puissances occidentales se sont accaparées le label. Bien à propos, ce sont la Côte d'Ivoire et la Libye, plus proche de nous, qui se rappellent à notre souvenir. Deux pays où les «élus» installés au pouvoir ne doivent leur «crédibilité» qu'au bon vouloir de la «communauté internationale» et non aux voix des peuples. Les autorités algériennes auraient donc compris le message et vont laisser les «certificateurs» venir juger du bon déroulement de nos scrutins. A la bonne heure ! Les maîtres es démocratie vont être à notre chevet et, au bout, on pourra recueillir les satisfecit concernant nos progrès dans le sens qu'il faut. On pourra aussi avoir un état analytique sur nos efforts et sur nos lacunes. Et, si nous votons pour les «islamistes», nous aurons droit à une vigilante mansuétude, destinée aux peuples infantilisés qui sont encore soumis à leurs péristaltismes primitifs. On fera mieux plus tard, dira-t-on. Pour le moment on ne peut pas nous demander plus que voter. Il y aura tout de même un domaine important qui pèsera dans la «certification». Il s'agit de la libéralisation de l'espace économique. On le sait, puisque c'est une donnée qui est inlassablement réitérée lorsqu'on nous parle de démocratie. L'une n'irait pas sans l'autre. On a l'expression pratique de l'intimité des deux systèmes à l'occasion de l'intention affichée par le Premier ministre grec, George Papandréou, d'en appeler à la population pour l'application du «plan de relance européen». Le non des Grecs étant parfaitement prévisible, le référendum a été annulé. Cette fois-ci, la démocratie peut repasser, si elle doit porter préjudice aux règles établies par le pouvoir financier. Et, c'est l'Union européenne qui a sommé Papandréou de retirer sa décision, pourtant éminemment démocratique pour le sens commun. Pour le sens commun seulement, car la complexité de la démarche de ces «certificateurs» reste à être décryptée et il ne faut pas s'attendre que cela vienne d'eux. Pour le moment on attend pour voir, car fatigués de ces députés ignorés des Algériens, on aura peut-être mieux. Mais, restera le goût amer de cette ingérence qui nous interpelle sur notre capacité à nous faire respecter.
Ahmed Halfaoui
http://www.lesdebats.com/editions/101111/les%20debats.htm#H