L’Iran accusé d’avoir planifié un attentat aux États-Unis, l’Iran dénonce à nouveau « un scénario malveillant »
13oct
Deux Iraniens, liés aux gardiens de la révolution, auraient préparé l’assassinat de l’ambassadeur saoudien à Washington. Alors que Téhéran se dit outragé, les Etats-Unis se demandent si l’opération a reçu le feu vert du gouvernement iranien.
Mansour Arbabsiar (ici en 2004) a brièvement comparu mardi devant un juge fédéral à New York. Il risque la prison à vie.
Nouvelle poussée de fièvre entre les États-Unis et l’Iran. Washington a accusé mardi Téhéran d’avoir préparé plusieurs attaques sur le sol américain, dont l’assassinat de l’ambassadeur saoudien. Le ministre américain de la Justice Eric Holder a annoncé l’inculpation de deux Iraniens, qui seraient liés aux Qods, les forces spéciales des Gardiens de la révolution. Seul un des suspects a été arrêté fin septembre à New York. «Les États-Unis s’engagent à tenir l’Iran responsable de ses actions», a promis Eric Holder. «Même si cela se lit comme les pages d’un scénario d’Hollywood, l’impact aurait été bien réel et de nombreuses vies auraient été perdues», a justifié Robert Mueller, directeur du FBI.
L’ambassadeur saoudien à Washington, Adel al-Jubeir. Crédits photo : © Jason Reed / Reuters/ReutersLe renseignement américain découvre le complot fin mai. Un informateur clandestin de la DEA, l’agence de lutte contre la drogue, les alerte après une étrange conversation. L’indic, qui se fait passer pour un membre du cartel mexicain Los Zetas, est approché par un ami iranien de sa tante : Mansour Arbabsiar. Ce dernier veut recruter au sein de l’organisation de narcotrafiquants des hommes pour mener une série d’attentats. Ce vendeur de voitures d’occasion, naturalisé américain et qui vit à Corpus Christi au Texas, offre 1,5 millions de dollars pour assassiner l’ambassadeur Adel al-Jubeir, confident du roi, et préparer et des attentats contre les ambassades saoudienne et israélienne aux Etats-Unis. L’agent de la DEA et Mansour Arbabsiar se rencontrent à plusieurs reprises au Mexique pour affiner les détails. Au cours de ces conversations enregistrées, Mansour Arbabsiar propose de tuer le diplomate dans son restaurant favori de Washington, fréquenté aussi par des élus du Congrès. Toutefois, le vendeur de voiture se montre hésitant, assurant tantôt ne pas vouloir d’autres victimes. Répondant au contraire parfois que «des dommages collatéraux» ne seraient «pas graves».
Interpellé, Arbabsiar a admis sa participation au complot, affirme le ministère de la Justice américain. Il aurait confié avoir été «recruté, payé et dirigé par des hommes qu’il pensait être des hauts responsables des Qods». Il identifie son mentor dans l’unité d’élite comme Gholam Shakuri. Egalement poursuivi pour «conspiration en vue de tuer un responsable étranger», les Etats-Unis pensent qu’il se trouve toujours en Iran. Les enquêteurs ont poussé Mansour Arbabsiar à lui téléphoner, début octobre. Gholam Shakuri, qui ignorait l’arrestation de son complice, lui aurait dit de ne pas tarder davantage à assassiner l’ambassadeur.
L’implication des Pasdaran, les gardiens de la révolution, pilier du régime iranien, et leur branche opérationnelle, la force Al Qods, a dérouté les investigateurs. Cependant, l’enquête a plutôt confirmé cette piste, assure-t-on côté américain. L’argent versé par Mansour Arbabsiar provenait d’un compte des Qods. Confronté à une série de série de photos, le vendeur de voitures a été capable d’y reconnaître un officier de l’unité d’élite. Mansour Arbabsiar aurait expliqué avoir été recruté par son cousin. Lui aussi membre des Qods.
Cependant, les autorités américaines se demandent encore si ce complot a reçu le feu vert du gouvernement iranien ou s’il est le fruit d’officiers rebelles. Une opération si audacieuse sur le territoire américain tranche avec les méthodes habituelles des Iraniens.
L’affaire a d’ores et déjà suscité des vifs échanges de part et d’autre. Hillary Clinton a dénoncé un régime iranien «en violation flagrante des règles internationales». La chef de la diplomatie américaine a promis de «consulter les amis» de l’Amérique pour «isoler encore plus [Téhéran]». Dans la foulée, le département d’Etat a émis une alerte au niveau mondial concernant les transports et mettant en garde les Américains contre de possibles actes terroristes. Un proche du président iranien Mahmoud Ahmadinejad a condamné un «scénario pour détourner l’attention de l’opinion publique des problèmes internes des États-Unis» et accusé Washington de chercher à diviser le monde musulman. Ce complot devrait aussi compliquer les relations déjà exécrables entre l’Iran et l’Arabie saoudite, notamment depuis la révolte au printemps dernier à Bahreïn, que Ryad accuse Téhéran d’avoir encouragé.
Source : Le Figaro
Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a dénoncé mercredi un « scénario malveillant » du gouvernement américain qui a accusé l’Iran d’être impliqué dans un projet d’attentat contre l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Washington.« Les Etats-Unis ont lancé un scénario malveillant. Mais soyez certain qu’ils vont s’excuser auprès de l’Iran » pour ces accusations, a déclaré M. Salehi à la sortie du conseil des ministres selon la chaîne de télévision iranienne en arabe Al-Alam.
« Les Etats-Unis tentent de faire diversion à cause de leurs problèmes intérieurs », a également estimé M. Salehi, répétant les arguments utilisés depuis mardi par plusieurs diplomates ou parlementaires iraniens pour rejeter les accusations américaines.
Le chef de la diplomatie iranienne a par ailleurs affirmé que Téhéran avait « de bonnes relations avec l’Arabie saoudite », et que les seuls désaccords entre les deux pays concernaient « les questions internationales ».
Le ministre américain de la Justice Eric Holder a annoncé mardi l’inculpation de deux Iraniens accusés d’avoir projeté d’assassiner l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Washington dans le cadre d’un complot « conçu, organisé et dirigé par l’Iran ».
Par ailleurs, le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué mercredi le chargé d’affaire suisse, dont le pays représente les intérêts américains à Téhéran depuis la rupture des relations diplomatiques entre Téhéran et Washington en 1980, pour lui notifier la « ferme protestation » de l’Iran, selon l’agence officielle Irna.
« La République islamique d’Iran a été depuis la victoire de la République islamique victime des actions des groupes terroristes soutenus par les Etats-Unis », a déclaré le directeur du bureau de l’Amérique du Nord du ministère.
« Tout en condamnant les accusations pathétiques (des Etats-Unis), l’Iran met en garde contre ce genre de chantage politique », a-t-il ajouté.
Plusieurs responsables iraniens ont déjà réagi en dénonçant « un scénario fabriqué de toute pièce » par Washington pour créer des tensions entre l’Iran et ses voisins arabes, et notamment l’Arabie saoudite.
Source : AFP
L’ambassadeur saoudien à Washington, Adel al-Jubeir. Crédits photo : © Jason Reed / Reuters/Reuters
Un complot mené par des officiers rebelles ?
Selon le New York Times, Mansour Arbabsiar a aussi évoqué des projets d’attentats en Argentine, toujours contre les représentations israélienne et saoudienne. L’Irano-américain de 56 ans aurait également proposé un marché entre les Qods et le cartel pour acheminer des tonnes d’opium du Moyen-Orient au Mexique. Début août, Mansour Arbabsiar rentre en Iran, d’où il vire 100.000 dollars d’acompte destiné à l’indic de la DEA. Fin septembre, il s’envole vers le Mexique afin de servir de gage au cartel en attendant le paiement du reste de la prime. Mais le Mexique, à la demande des Etats-Unis, lui refuse l’entrée et le renvoie sur un vol à destination de l’aéroport JFK de New York, où il est arrêté le 29 septembre.Interpellé, Arbabsiar a admis sa participation au complot, affirme le ministère de la Justice américain. Il aurait confié avoir été «recruté, payé et dirigé par des hommes qu’il pensait être des hauts responsables des Qods». Il identifie son mentor dans l’unité d’élite comme Gholam Shakuri. Egalement poursuivi pour «conspiration en vue de tuer un responsable étranger», les Etats-Unis pensent qu’il se trouve toujours en Iran. Les enquêteurs ont poussé Mansour Arbabsiar à lui téléphoner, début octobre. Gholam Shakuri, qui ignorait l’arrestation de son complice, lui aurait dit de ne pas tarder davantage à assassiner l’ambassadeur.
L’implication des Pasdaran, les gardiens de la révolution, pilier du régime iranien, et leur branche opérationnelle, la force Al Qods, a dérouté les investigateurs. Cependant, l’enquête a plutôt confirmé cette piste, assure-t-on côté américain. L’argent versé par Mansour Arbabsiar provenait d’un compte des Qods. Confronté à une série de série de photos, le vendeur de voitures a été capable d’y reconnaître un officier de l’unité d’élite. Mansour Arbabsiar aurait expliqué avoir été recruté par son cousin. Lui aussi membre des Qods.
Cependant, les autorités américaines se demandent encore si ce complot a reçu le feu vert du gouvernement iranien ou s’il est le fruit d’officiers rebelles. Une opération si audacieuse sur le territoire américain tranche avec les méthodes habituelles des Iraniens.
L’affaire a d’ores et déjà suscité des vifs échanges de part et d’autre. Hillary Clinton a dénoncé un régime iranien «en violation flagrante des règles internationales». La chef de la diplomatie américaine a promis de «consulter les amis» de l’Amérique pour «isoler encore plus [Téhéran]». Dans la foulée, le département d’Etat a émis une alerte au niveau mondial concernant les transports et mettant en garde les Américains contre de possibles actes terroristes. Un proche du président iranien Mahmoud Ahmadinejad a condamné un «scénario pour détourner l’attention de l’opinion publique des problèmes internes des États-Unis» et accusé Washington de chercher à diviser le monde musulman. Ce complot devrait aussi compliquer les relations déjà exécrables entre l’Iran et l’Arabie saoudite, notamment depuis la révolte au printemps dernier à Bahreïn, que Ryad accuse Téhéran d’avoir encouragé.
Source : Le Figaro
Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a dénoncé mercredi un « scénario malveillant » du gouvernement américain qui a accusé l’Iran d’être impliqué dans un projet d’attentat contre l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Washington.« Les Etats-Unis ont lancé un scénario malveillant. Mais soyez certain qu’ils vont s’excuser auprès de l’Iran » pour ces accusations, a déclaré M. Salehi à la sortie du conseil des ministres selon la chaîne de télévision iranienne en arabe Al-Alam.
« Les Etats-Unis tentent de faire diversion à cause de leurs problèmes intérieurs », a également estimé M. Salehi, répétant les arguments utilisés depuis mardi par plusieurs diplomates ou parlementaires iraniens pour rejeter les accusations américaines.
Le chef de la diplomatie iranienne a par ailleurs affirmé que Téhéran avait « de bonnes relations avec l’Arabie saoudite », et que les seuls désaccords entre les deux pays concernaient « les questions internationales ».
Le ministre américain de la Justice Eric Holder a annoncé mardi l’inculpation de deux Iraniens accusés d’avoir projeté d’assassiner l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Washington dans le cadre d’un complot « conçu, organisé et dirigé par l’Iran ».
Par ailleurs, le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué mercredi le chargé d’affaire suisse, dont le pays représente les intérêts américains à Téhéran depuis la rupture des relations diplomatiques entre Téhéran et Washington en 1980, pour lui notifier la « ferme protestation » de l’Iran, selon l’agence officielle Irna.
« La République islamique d’Iran a été depuis la victoire de la République islamique victime des actions des groupes terroristes soutenus par les Etats-Unis », a déclaré le directeur du bureau de l’Amérique du Nord du ministère.
« Tout en condamnant les accusations pathétiques (des Etats-Unis), l’Iran met en garde contre ce genre de chantage politique », a-t-il ajouté.
Plusieurs responsables iraniens ont déjà réagi en dénonçant « un scénario fabriqué de toute pièce » par Washington pour créer des tensions entre l’Iran et ses voisins arabes, et notamment l’Arabie saoudite.
Source : AFP
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